Comment est-ce qu’on fabrique des bretelles ?

Sophie Brunon aime son métier. Depuis 2003, elle fait partie des petites mains qui confectionnent les paires de bretelles dans les ateliers de Gérard Boyer TTE. Et en vingt-ans elle est passée par tous les postes ! Alors elle nous raconte les dessous du décors…

« C’est une fierté de voir les gens satisfaits » explique Sophie dans un grand sourire entre ses boucles blondes grisonnantes qui encadrent son visage. Elles sont huit femmes à épauler les deux dirigeants et font tourner les ateliers depuis de nombreuses années pour certaines d’entre elles. Aucun jour ne se ressemble. Les tâches varient au gré des commandes.

Une organisation bien huilée

Lorsque la commande arrive, auparavant par fax, aujourd’hui par mail ou par téléphone, Sophie s’en empare et la déchiffre. Elle identifie les quantités de tissu à couper, les tailles, les pinces à prévoir… Ensuite, la feuille arrive à l’atelier. Birgule, depuis 6 ans dans l’entreprise, est à la coupe. Elle sectionne à l’aide d’un ciseau le tissu à la longueur demandée puis range dans une boite tous les éléments nécessaires à la réalisation de la commande. Le tout est envoyé chez les ouvrières à domicile, ou dans un atelier protégé* pour l’assemblage. Une fois cousue, la paire arrive sur « la table » entre les mains d’Eva, fraîchement arrivée, en charge du conditionnement. Elle ajoute alors les crochets, prend en charge l’emballage en respectant les exigences du client (codes-barres, prix affichés…). Avec Florence, présente depuis 19 ans, elles vérifient ensemble que tout est en ordre (pas de défaut sur le tissu, pas de tache, les points de couture tiennent bien). Puis c’est parti chez le client !  

Entraide et bonne ambiance

Sophie met un point d’honneur à expliquer que l’entraide règne et qu’elles n’hésitent pas à s’épauler entre elles quand il y en a le besoin « il n’y a pas de poste plus important qu’un autre ». Si elle se trouvait inquiète de la manière dont elle pourrait transmettre son savoir-faire, l’arrivée d’Eva, 28 ans, au sein des ateliers il y a quelques mois la rassure. Pour apprendre, il faut passer par tous les postes et observer les gestes et les techniques qui varient de l’une à l’autre. Un œil nouveau a d’ailleurs permis de changer quelques façons de faire, ancrées depuis des années. « On rajeunit » rigole Sophie.

Atelier protégé: ou atelier ESAT, un atelier dans lequel travail des personnes souffrant de handicap afin de les faire bénéficier d’un développement professionnel tout en bénéficiant d’un accompagnement médico-social et éducatif

Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, la conserverie porte haut l’excellence de l’artisanat français. Jean-Claude Polito, artisan conserveur depuis l’âge de 17 ans, cumule les titres de Maître Artisan et d’Artisan de qualité décerné par le Collège Culinaire de France. À Sète, Jean-Claude Polito est bien plus qu’un maître artisan conserveur ; il est une véritable référence dans le monde de la gastronomie locale. Précurseur et ambassadeur, il a su, dès les débuts de la conserverie, ouvrir la voie à un marché porteur, en valorisant les recettes traditionnelles avec exigence et fidélité. 

Avant chaque stérilisation, il ajuste minutieusement ses recettes en anticipant la moindre déperdition organoleptique. Il connaît par cœur les réactions de chaque ingrédient et il dose les épices pour qu’elles conservent intactes texture, couleur et saveur. Cette précision d’orfèvre culinaire garantit des conserves au goût authentique, à la fois fidèles à la tradition sétoise et irréprochables sur le plan sensoriel.