Créer, modeler : le parcours de Léa

À 25 ans, Léa a déjà trouvé sa passion : l’artisanat. Entre créativité et technique, elle façonne chaque jour des pièces uniques en céramique. Mais derrière ce savoir-faire, se cache un métier méconnu qu’elle rêve de transmettre un jour.

Léa, jeune modeleuse de 25 ans. Photo DR ©

Léa, l’art au bout des doigts

Léa est une passionnée d’art et d’activités manuelles. Depuis son enfance, elle trouve du plaisir dans la création et le travail des matériaux. «Je pense que comme beaucoup de gamins, je ne savais pas trop quoi faire, mais j’aimais beaucoup dessiner, faire de la pâte à modeler, ou de la pâte fimo ». Alors pour entretenir cette passion, elle s’inscrit en bac pro Céramique au lycée Henriy Moisand à Longchamp. La spécialisation n’est certes pas courante, mais la jeune femme est très enthousiaste et persévère pour se faire une petite place dans ce milieu pas toujours très accessible. « Quand j’ai commencé le modelage, ça me plaisait beaucoup, et je ne me voyais pas changer de voie ». Insiste-t-elle, malgré les difficultés à trouver un premier emploi, faut d’expérience professionnelle.

 

Modèleuse, sculptrice de l’ombre

En janvier dernier, elle démarre à la Jurassienne de Céramique française à Damparis. Elle a pour mission de fabriquer les moules qui serviront à façonner les pièces en céramique. Pour ce, elle imprime une première pièce grâce à une imprimante 3D, pour venir couler un moule en plâtre dessus. C’est ce moule en plâtre qui sera ensuite emplie de terre et de barbotine pour former les objets. Lorsqu’il faut produire des pièces en grande quantités, les artisans créent une matrice, « la mère des moules ». En effet, les moules ne sont pas éternels et ne peuvent servir qu’un nombre limité de fois.

Un savoir-faire qui se transmet

Comme souvent dans les métiers de l’artisanat, la formation et la transmission sont le nerf de la guerre. Il faut apprendre sur le terrain, de ses propres mains. Cela ne se trouve pas dans les livres, c’est l’expérience qui compte. Comme l’explique Léa, les pièces sanitaires, produites pour la marque Horus notamment, sont particulièrement délicates « surtout les toilettes, ce sont des pièces qui ont beaucoup d’éléments qu’on vient rajouter, donc il faut un grand nombre de moules différents et cela demande du temps et de l’énergie » explique-t-elle. Heureusement, à son arrivée, Léa a bénéficié de l’accompagnement d’un de ses collègues, bientôt retraité. Un jour, elle aussi, aimerait transmettre sa passion pour ce métier. « Pourquoi pas dans l’enseignement, dans les formations professionnelles » rêve-t-elle.

Moule en plâtre utilisé pour produire les pièces en céramique. Photo DR ©