On se rend vite compte que le Parapluie de Cherbourg est bien plus qu’un simple parapluie. C’est d’abord un objet d’art, fabriqué à la main à la recherche de perfection. C’est un signe de reconnaissance entre tous ceux qui en possèdent un. Et c’est parfois un héritage, le souvenir d’un proche désormais disparu qui laisse derrière lui cet objet du quotidien.
Des belles histoires qui traversent le temps, il y en a plein au Parapluie de Cherbourg. « Des clients sont déjà venus faire réparer un parapluie qui appartenait à leurs grands-parents par exemple. Alors nous changeons seulement les parties qui en ont besoin. On garde la poignée, où la patine laissée par la main au cours du temps est visible.» explique Charles Yvon, actuel dirigeant de la manufacture du Cotentin.
Une transmission orale
Pour le chef d’entreprise, c’est essentiel de produire des modèles élégants et résistants pour qu’ils puissent passer de générations en générations. D’ailleurs, l’entreprise est elle-même un héritage familial ; d’abord créée en 1986 par Jean-Pierre Yvon, puis rachetée par son fils en 2018. De six ouvriers, ils sont maintenant une quinzaine à confectionner chaque pièce à la main, dans les ateliers de la ville. Le savoir-faire y est si précieux qu’il se transmet oralement. Un mode d’emploi papier serait loin d’être suffisant. Pour certains postes, il faut jusqu’à quatre ans de formation !
Comme l’impression de faire partie d’un club
Du soin porté à la confection résulte une ligne unique reconnaissable parmi une multitude. « Lorsque l’on en possède un de nos parapluies et que l’on croise quelqu’un d’autre avec un autre modèle dans la rue, on se reconnait. C’est comme faire partie d’un club. » sourit Charles Yvon.
Fait étonnant : Des voitures de course ou encore des skieurs alpins viennent tester leur résistance au vent dans la même soufflerie aérotechnique que les parapluies de Cherbourg. Il en faut de la puissance pour résister aux embruns normands !
Venez visiter la manufacture !
Vous pourrez assister à toutes les étapes de fabrication d’une pièce en visant la fabrique à Cherbourg. Mais attention « quand on y vient une fois, après on y retourne » s’amuse le chef d’entreprise, qui doit régulièrement changer son livre d’or, tellement les pages se noircissement rapidement de remerciements.