Créée dans les années 60 par les parents Arauzo, la maison de l’Espadrille continue d’habiller les grandes marques comme les magasins de centre-ville et de faire briller le savoir-faire français au salon de la chaussure à Milan. Une histoire de famille que deux frères continuent d’entretenir à Messanges dans le sud-ouest.
Une histoire au parfum de sud-ouest
Le père de la famille Arauzo est chef d’atelier dans la fabrique d’espadrilles locale dans le Pays basque, lorsque l’entreprise ferme ses portes. Il a alors l’opportunité de récupérer quelques machines et de lancer sa propre entreprise. C’est la naissance de la Maison de l’Espadrille en 1960. Ils ne sont que 5 ou 6 salariés. Aujourd’hui, ils sont 42 dont une vingtaine toujours dans les ateliers. Ce sont désormais les deux fils qui dirigent la structure. « C’était une évidence de prendre la suite, on a grandi au-dessus de l’usine, alors on était bercé par le bruit des machines » plaisante Jean-Claude.
Le goût des choses bien faites.
Avec son frère Alain, ils ont désormais sept boutiques en France, majoritairement dans le sud-ouest. Une partie de la production achalande les commerces français de centre villes et mêmes certaines boutiques en Italie, en Belgique et même au Japon ! Des grandes-marques comme Saint-James et Inès de la Fressange sont également séduits par les chaussures de cordes de Messanges. Il faut dire que c’est désormais rare de trouver une telle qualité. Les tissus sont sourcés en Espagne, le caoutchouc des semelles n’est pas bêtement collé comme souvent, mais « vulcanisé » (incorporé à la corde de la semelle) et les techniques de fabrication sont uniques. Même les machines sont encore d’époque et sont entretenues par le petit-fils de celui qui les avait vendus en premier lieu.
« On fait de la résistance en fabriquant local »
« Nous sommes parmi les derniers à fabriquer nos espadrilles en France. Il reste seulement trois petits artisans et un gros fabriquant ». Comme l’explique le dirigeant, c’est un peu de la résistance. Il est devenu de plus en plus difficile de recruter de nouveaux profils et l’engouement pour la consommation locale lors de la covid commence à s’étioler sérieusement. Mais leur force réside dans leur taille, Jean-Claude en est convaincu. Leurs clients sont des petits commerces partout en France, donc si l’un arrête ses commandes, l’entreprise ne s’effondre pas pour autant. Et l’histoire n’est pas près de s’arrêter, car selon le dirigeant, la Maison de l’Espadrille devrait rester une aventure familiale…