Portrait d’artisan : David, fabrique et répare les parapluies

David Durel travaille au sein de la manufacture des Parapluies de Cherbourg et nous emmène découvrir les histoires qui se cachent derrière ces objets intemporels.

Que faites-vous au sein des ateliers du Parapluie de Cherbourg ?

David: Je suis responsable du pôle finition. C’est-à-dire que j’installe les mâts, les montures, poignées…, sur le parapluie. Mais aussi les petites dorures et la « vaporisation ». C’est comme du repassage, c’est utile pour que les parapluies soient bien tendus. C’est une profession atypique. On est heureux de se lever le matin pour faire ce métier particulier proche des gens. Il y a un aspect « service » et quand on a de bons retours, on est contents.

 C’est un métier difficile ?

D: « Difficile », je ne sais pas, mais « exigeant », oui. On est debout toute la journée et on piétine… Mais je ne vais pas trop me plaindre, ça pourrait être pire ! On est quand même au chaud et à l’intérieur… Il y a une très bonne entente et un bon état d’esprit. C’est assez convivial et familial. On se voit même en dehors.

Vous y avez toujours travaillé ?

D: Pas du tout. Au départ, je suis électronicien et électricien. J’ai vu dans le journal une annonce pour un poste qui demandait beaucoup de polyvalence et ça m’a plu. Le métier s’apprend vraiment « sur le tas », comme on dit. Ça fait maintenant 17 ans que je l’exerce et je continue de le découvrir et de le faire évoluer.

Comment s’organise vos journées de travail ?

D: Au pôle finition, on est une petite équipe de quatre gars et on alterne les postes. Ce n’est pas du tout répétitif car au cours de la journée on passe sur tous les postes différents. Personnellement, je préfère la pose des bagues. On pose une bague en laiton autour du poignet du parapluie. C’est l’étape la plus difficile. J’aime utiliser ce gros marteau, tout en étant précis et délicat pour ne pas laisser de trace ni de marque.

C’est important pour vous la qualité ?

D: Oh oui, oui, oui. On se met à la place du client. C’est vachement important. Et puis même si le métier évolue, cela restera toujours un travail manuel car chaque pièce est unique. On utilise du bois par exemple qui a toujours une circonférence différente. Ce sont ensuite des objets qui se transmettent de générations en générations.

Vous en avez un exemple ?

D: Un jour, une petite dame très modeste nous a amené un superbe parapluie d’une centaine d’année avec de l’ivoire et des métaux précieux…qui avait appartenu à sa maman. Elle n’arrivait plus à le fermer.  Ce n’était pas une pièce de chez nous, mais je lui ai proposé la réparation. Je lui avais déjà restauré sur mon temps libre, mais elle n’avait pas les moyens de régler les 20€ de frais. Ça me faisait mal au ventre qu’elle parte sans sa réparation. Donc je lui ai offert. Ce parapluie m’est resté en tête. Elle semblait si heureuse.